• La porte s’était refermée brutalement comme à chaque fois, comme les autres fois.
    Sarah se précipita avec rage, les deux poings serrés et tambourina frénétiquement.
    - Laissez-moi, je vous en prie, laissez-moi sortir !!!

    Elle savait déjà que ses cris, comme à chaque fois resteraient sans réponse. Elle s’effondra, découragée. Les larmes inondèrent comme un torrent ses joues rouges de colère, de peur et de froid.
    Elle connaissait la cabane par cœur, le bois entassé, à droite, en bûches uniformes, bien calibrées, prêtes à être jetées dans la cheminée, qu’elle ne voyait jamais. De l’autre côtés, des cartons délaissés, éventrés, déformés. Derrière elle, une malle, gigantesque noire et or dans laquelle ses geôliers avaient menacés plusieurs fois de l’enfermer.
    La nuit était tombée depuis longtemps déjà, la tempête s’était levée, l’air se chargeait des effluves de la mer toute proche.
    Sarah, assise en tailleur crut entendre une voix.
    - Tu devrais l’ouvrir, disait-elle.
    Elle était secouée de tremblements incontrôlables.
    - Ouvre la malle Sarah, viens…


    D’un revers de la manche, elle tenta d’éponger les larmes qui troublaient sa vue et tourna la tête lentement. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir deux lutins endimanchés, la main dans la main, LUI un chaperon suranné et difforme laissant échapper quelques boucles hirsutes, ELLE un fichu élimé jaune paille noué à la hâte sous son menton fripé.
    Sarah se releva dans un élan pour aller se réfugier contre les cartons et s’enfonça dans l’humidité automnale de la matière.
    - Laissez-moi, hurla t-elle, n’approchez pas !!!


    Ils reculèrent de quelques pas, LUI ôta son chaperon ridicule et prit un air gêné.
    - Ne te méprends pas petite, grand peine tu nous fais, c’est pourquoi nous avons décidé de te venir en aide. La malle te sera d’un grand secours, tu peux nous croire, tu n’es pas la première…


    ELLE tenta de s’avancer.
    - Ouvre-la, Sarah, tu ne le regretteras pas.


    Il lui fallut toute la force du désespoir pour compenser la peur incommensurable qu’elle ressentait.
    Il lui fallut la certitude que rien de pire que le traitement qu’elle avait subi jusqu’alors ne pouvait lui arriver.
    Il lui avait fallu contrôler ses mouvements désordonnés pour saisir le loquet de cuivre, le faire basculer à la verticale, faire coulisser la tige métallique, soulever le battant imposant pour découvrir le contenu énigmatique de cette malle surdimensionnée.


    Un vide, le vide, le néant, la déception.
    Découragée, elle allait la refermer lorsque son regard fut attiré par une bordure enluminée. Elle se pencha pour atteindre cette lumière inattendue, tendit le bras, bascula le bassin et tomba la tête la première à l’intérieur. Sous le choc, le battant retomba violemment et Sarah se retrouva prisonnière. Sa main avait atteint la clarté singulière qui avait attisé sa curiosité, elle s’en saisit et réalisa qu’il s’agissait d’un livre. Sans plus réfléchir, elle l’ouvrit au hasard. Une lumière tamisée et diaphane envahit l’habitacle étroit et rassura la petite fille.
    Elle caressa la page ou s’inscrivait ces quelques mots « Il était une fois… », elle suivit du bout du doigt la forme calligraphiée du i majuscule et sentit indiciblement qu’il s’enfonçait dans le paysage apaisant fait de fleurs aux formes harmonieuses, de soleil, d’enfants heureux et de fête foraine.
    Elle se sentit aspirer délicatement par l’ouvrage et se laissa glisser au milieu de l’image.

    Assise sur une colline bucolique, elle respira l’odeur enivrante des fleurs alentour, elle caressa le duvet composé d’une herbe tendre et moelleuse, elle entendit au loin les rires joyeux d’autres enfants et vit s’éloigner à pas lents deux lutins qui se donnaient la main, LUI, un chaperon suranné et difforme laissant échapper quelques boucles hirsutes, ELLE, un fichu élimé jaune paille noué à la hâte sous son menton fripé.


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    La petite vieille aux cheveux blancs
    Hier encore maman active
    A serré bien des mains
    Essuyé bien des pleurs


    La petite vieille aux cheveux blancs
    Toute vêtue d'élégance 
    Quand passe son fiston 
    lui demande mais qui es-tu?


    La petite vieille aux cheveux blancs
    Regarde  à la télé 
    Les images parader
    Sans plus rien y comprendre


    La petite vieille aux cheveux blancs
    Se rend elle compte ou non
    De sa démence profonde
    Du trou dans sa mémoire


    la petite vieille aux cheveux blancs
    Ne sait plus du matin, ni du soir d'ailleurs 
    Les pensées sont bien loin
    Et moins pire que demain


    La petite vieille aux cheveux blancs
    A le sourire doux, suave comme l'égarement 
    De ceux qui ne savent plus
    Ceux qui ont tout perdu... 


    *´¨ )
    ¸.•´¸.•´¨) ¸.•*¨)
    ©(¸.•´ (¸.•´ .•´ : (´¸.•*´¯`*•--> © Flo


    Numéro du détenteur - 00049736
     


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  • Un jeune, homme, tout ce qu’il y a de plus correct, voulait acheter un cadeau de noël à sa nouvelle petite amie. Après mûre réflexion, il décida de lui acheter une paire de gants.


    Accompagnée de la sœur de sa nouvelle amie pour être mieux conseillé, il alla les lui acheter. La sœur acheta, de son côté, deux paires de petites culottes pour elle-même. Durant l’emballage, la vendeuse mélangea les deux articles et la sœur obtint les gants…
    Sans vérifier le colis, il envoya donc les petites culottes à son amoureuse avec la note suivante :


    Douce chérie,
    Voici un petit cadeau pour te prouver que je n’ai pas oublié noël. Mon choix est dû au fait que je me suis aperçu que tu avais l’habitude de ne pas en porter lorsque tu sortais le soir.
    Si ça n’avait pas été de ta jeune sœur, j’aurais choisi une paire plus longue avec des boutons, mais elle porte elle-même des paires plus courtes, faciles à enlever.


    La couleur est plutôt pâle, mais la vendeuse m’a montré une paire qu’elle avait portée pendant trois semaines et elle était à peine sale. La jeune vendeuse en a fait l’essai devant moi et ça lui faisait très bien.
    J’aurais aimé pouvoir te les mettre moi-même la première fois. Sans doute beaucoup d’autres hommes les serreront dans leurs mains avant que je ne puisse te revoir. Lorsque tu les enlèveras, souffle dedans avant de les ranger afin de chasser l’humidité qui reste toujours après usage.


    J’espère que tu vas les aimer et que tu vas les porter pour moi au jour de l’an. Pense juste au nombre de fois que j’aurai le plaisir de les embrasser. Enfin, la dernière mode c’est de les porter avec les rebords pliés montrant la fourrure.
    Je t’aime...


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