• Nous cueillions des œillets, du bonheur et du thym
    Et nous lavions nos pieds au sable de la dune
    Puis, le soir déposant ses ombres de satin
    Assis sous un grand pin nous parlions à la lune

    La vie passait ainsi, ainsi passaient les jours
    Égayés par les chants de la vague insolente
    Qui nous parlait d’été, qui nous parlait d’amour
    De désirs contenus et de passions naissantes

    Parfois l’on croyait voir derrière les rochers
    Une sirène nue jouant de la guitare,
    Le soleil un peu chaud qui nous faisait rêver
    Ou bien, la nuit venue, le rayon d’or du phare

    Puis s’abattit sur nous l’année quatre-vingt deux
    La maison fut vendue qui donnait sur la plage
    Plus jamais les embruns ne mouillèrent nos jeux
    Fuirent les goélands pour un autre voyage

    Aujourd’hui quand le spleen m’empêche de dormir
    Sans pinceaux ni couleurs j’imagine une toile
    Deux gamins insouciants tissant des souvenirs
    Qu’emporterait le vent dans son immense voile

    Ondoyante elle donne un refuge à mes maux
    Cette envie de revivre une dernière histoire
    Qui parlerait de ciel, de filles, de bateaux
    De baisers échangés et de serments à croire.




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    Mon enfance à moi c’était les herbes hautes, les collines
    Non pas sur une tablette affalé au salon
    C’était l’herbe des prés et la pêche à la ligne
    Les jeux de cache-cache derrière des buissons

    Mon enfance à moi c’était la bonne confiture
    Que ma mère tartinait sur un quignon de pain
    Pas celles frelatées ces étranges mixtures
    Achetés à bas prix dans les grands magasins

    Dans mon enfance à moi c’était la cour d’école
    Une classe de silences un instituteur punisseur
    Pas une école aseptisée où on récolte les heures de colle
    Des pions à qui les élèves font peur

    Dans mon enfance à moi c’était la Mobylette
    Son moteur qui crachotait en grimpant au village
    Pour les plus mal lotis juste une bicyclette
    Pour sortir à la ville ne plus être très sage

    Dans mon enfance à moi il y avait mon père
    Qui gagnait juste assez pour nourrir la famille sous son toit
    Qui voulait que je devienne maitresse ou fonctionnaire
    Mais pas un ne sachant que faire de ses dix doigts

    Ainsi enfant pourtant j’étais heureuse quand même
    La crise le chômage on en parlait jamais
    Sur la cruche de lait on épurait et en buvait la crème
    Puis on filait aux champs cueillir des bleuets.

     

    Numéro du détenteur - 00049736

     

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    ©(¸.•´ (¸.•´ .•´ : (´¸.•*´¯`*•--> © Flo

     

     


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    Angélus de dentelles
    En plumes d'épigramme
    Encrier de mutismes

    Locutions morcelées
    Flamboiement d'oraisons
    Et rosée de guipure volute qui danse

    Balade d'aphorismes
    Tout en lisière du ru
    Où l'amour se cache et cahote

    J'ai ramassé les milliers de feuillets
    En ai cicatrisé les missives
    Enluminé les silences

    La rémige a supplié
    Mais l'aigrette droiture gorgée de mots
    Lui a croqué des vérités.

    © 

    Numéro du détenteur - 00049736

     

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    ©(¸.•´ (¸.•´ .•´ : (´¸.•*´¯`*•--> © Flo

     


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